Extension du domaine de la charité dans l’espace et le temps

Interview de Tugdual Derville pour L’Incorrect n° 12, paru le 1er septembre 2018. Propos recueillis par Benoît Dumoulin.

Reçu par Emmanuel Macron, Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, est sceptique sur la capacité du Président à entendre le message qu’il lui a adressé. Il plaide pour la promotion du Courant pour une écologie humaine, un projet de société alternatif reposant sur la défense des écosystèmes naturel et culturel.

Fin mai, le Président Macron vous a été invité à l’Élysée pour un échange sur la révision de la loi de bioéthique : avait-il une vraie volonté de consultation ?
L
e président de la République voulait se distinguer du mépris affiché par son prédécesseur pour les opposants à la loi Taubira. Il tablait sur le processus de consultation confié au Comité consultatif national d’éthique pour offrir à tous un espace d’expression… L’invitation qu’il m’a faite s’inscrit dans cette stratégie : écouter tout le monde d’abord, trancher ensuite, quitte à balayer du bras nos arguments. A ce dîner « PMA, embryon, génomique », il s’est montré attentif à chaque invité. Mais le panel était très transgressif, chacun défendant sa pratique, soit professionnelle soit personnelle. Nous avons donc subi une salve d’arguments catégoriels effarants, qui semblait concertée.
Chaque fois qu’on débat de bioéthique, l’agitprop retombe dans le sens de nouvelles transgressions. Certes, à l’Elysée, Emmanuel Macron m’a écouté argumenter fermement pendant une dizaine de minutes, contre cette « bioéthique du glissement continu » qu’on nous impose à chaque révision de la loi. J’ai montré qu’abandonner le critère d’infertilité médicale pour la PMA serait franchir une ligne rouge au détriment de l’enfant. J’ai justifié notre forte mobilisation. Mais au Vatican peu après, le président a légitimé le projet parental pour femmes seules ou couples de même sexe avec un argument primaire : « A partir du moment où on sait le faire, pourquoi ne peut-on pas octroyer ce droit ? » C’est comme s’il ne m’avait pas entendu.

Vous avez fondé le Courant pour une écologie humaine pour « défendre tout l’homme et tous les hommes » en prônant une véritable révolution écologique. Pourquoi ?
Les dérives sociétales qu’on nous impose loi après loi sont la conséquence d’un « individualisme intégral » qui dissout la société. Pour le contrer, il ne suffit pas de résister courageusement à chaque loi injuste, même si cela reste indispensable. Il faut construire une société d’écologie humaine. Nous aidons chacun à la bâtir, là où il vit et travaille.

(…)

Retrouvez la suite de cet article dans le n° 12 de L’Incorrect.

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