Peut-on sauver la nature sans l’homme ?

hulot derville
L’encyclique du pape François sur l’écologie, prévue début juin, suscite de nombreux espoirs, six mois avant le sommet de Paris sur le climat. Mais le discours de l’Église sur l’écologie intégrale sera-t-il entendu ou escamoté ?

Nicolas Hulot est journaliste, président de la Fondation Nicolas-Hulot pour la Nature et l’Homme, et envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète.

Entretien réalisé par Samuel Pruvot et Antoine Pasquier, paru dans la revue Famille chrétienne n°1950.

Quelle parole attendez-vous du pape François, et de son encyclique, à quelques mois du sommet international de Paris sur le climat ?

Nicolas Hulot – J’attends beaucoup de cette encyclique, peut-être trop ! Je ne la vois pas comme un aboutissement, mais comme un début. J’espère que ce texte marquera un engagement manifeste de l’Église à propos de l’écologie.

J’attends du pape François qu’il place les enjeux à un niveau supérieur. Il s’agit de préciser la responsabilité de l’homme, ses devoirs, sa place au sein de la nature. Je cite souvent Einstein : « Notre monde se caractérise par la profusion des moyens et la confusion des intentions ». Il est donc capital de clarifier la relation de l’homme avec le reste du vivant. Dans la situation de déliquescence de la planète, il est urgent de préciser le sens des mots, le sens des textes sacrés.

Ce texte doit parler aux croyants, mais aussi porter bien au-delà. Dans la perspective de la conférence de Paris, nous avons besoin d’une réflexion qui dépasse la simple expertise technique. C’est un rendez-vous critique pour l’humanité, et nous ne devons pas l’esquiver ! La parole du pape est d’autant plus nécessaire que nous vivons une terrible crise de sens. Vous le savez, cet éclairage par le haut n’est pas spontané dans nos instances internationales. Sans le pape, nous ne ferons que la moitié du travail.

Tugdual Derville – Le pape va certainement s’inscrire dans la ligne de cohérence de ses prédécesseurs sur l’écologie, en conjuguant la protection de la planète avec celle de tout être humain. Il s’agit de remettre à chaque fois l’homme au centre, non pas dans une attitude de toute-puissance, mais dans la conscience de sa vulnérabilité. Appeler à préserver la planète en passant par l’homme, c’est faire preuve de cohérence. Et c’est vital.

Dans la veine de sa fibre sociale, le pape François le montre bien quand il dénonce le gaspillage des denrées alimentaires comme un vol « à la table des pauvres ». Je suis très touché par le lien qu’il a su faire entre le respect de la planète et le droit de ceux qui vivent dans la misère.

Le pape est-il le seul leader international encore crédible ?

N. H. – Je constate que le pape a une audience très large, qui dépasse largement celle du monde catholique. Il est très écouté dans certaines régions de la planète, comme l’Amérique latine. On ne peut pas se priver d’une telle voix. Je pense aussi au patriarche Bartholomée.

Qui peut forcer l’esprit humain à s’interroger sur la crise écologique, sinon le pape ? Il n’est certes pas le seul, mais sa parole puissante pousse à la réflexion. Pourquoi le génie humain s’est-il dévoyé dans l’usage de la nature ? Pourquoi les technologies brouillent-elles notre vision ? Ce n’est pas notre puissance qui est en cause aujourd’hui, mais effectivement notre vulnérabilité. Jamais l’humanité n’a été autant menacée par l’homme. L’homme a voulu s’affranchir de la nature pour prouver sa puissance. Mais plus il s’en éloigne, plus il devient vulnérable.

T. D. – L’humanité doit renouveler sa capacité d’émerveillement vis-à-vis de la biodiversité. Je partage ce sentiment avec Nicolas Hulot. Dans le christianisme, cet émerveillement devant la nature est proclamé chaque jour par la louange des moines et la prière des Heures. La contemplation de la nature incite à l’humilité. C’est encore plus nécessaire depuis que l’homme a acquis la puissance incroyable de détruire l’écosystème indispensable à sa survie.

Mais l’être humain doit aussi se rappeler qu’il est un être de culture. Assumer l’articulation entre culture et nature permet de ne pas rêver d’un état de nature primitif, où tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. J’habite au bord du marais poitevin, un lieu complètement jardiné qui foisonne de vie, bien plus que lorsque c’était un marécage insalubre. Notre culture peut aussi embellir la nature, même si la nature est bien capable de se passer de nous.

N. H. – Il faut aussi rappeler à l’homme que la nature n’est pas là simplement pour lui permettre d’accomplir son destin.

T. D. – Tout le mystère est là ! La vocation propre de la nature se trouve dans les mains de l’homme. Ce n’est pas l’éléphant qui en est responsable, alors que l’homme, lui, est responsable de l’éléphant.

L’Église est-elle en retard sur la question écologique ?

N. H. – Je crois que l’Histoire pourrait reprocher à l’Église catholique de ne pas avoir pris ses responsabilités. La première fois que je suis venu au Vatican, j’ai été étonné du peu d’intérêt pour la crise écologique. Je sais bien que Jean-Paul II et Benoît XVI ont abordé la question, mais le temps est venu de pousser le volume ! L’érosion de la biodiversité ou le réchauffement climatique ne font pas encore partie du vocabulaire des papes. Quand le pape François va à Lampedusa ou aux Philippines, il a des paroles très fortes sur la crise écologique. Mais il ne nomme pas les choses. Or les choses mal nommées n’existent pas.

Comment les croyants peuvent-ils voir l’œuvre de la Création être dilapidée devant leurs yeux ? L’indifférence n’est pas possible. Si nous ne changeons pas, 50 % de la biodiversité aura disparu en 2100 ! Il y va de l’avenir de l’humanité, et a fortiori des populations les plus vulnérables. L’enjeu climatique est d’abord un enjeu de justice.

T. D. – Vous dites que la religion chrétienne n’a pas encore suffisamment pris part à la question écologique. Mais vous reconnaissez que plusieurs textes de Jean-Paul II et de Benoît XVI l’abordent sur le fond. Dans un ton différent de celui de François, ils plaident déjà pour le respect de l’environnement et la sobriété… La contestation du consumérisme s’inscrit dans une tradition millénaire du christianisme.

N. H. – L’Église a raison sur la critique du consumérisme, sur le fait d’être « économe » au sens premier du terme. Or, c’est le moment justement d’essayer d’extraire un certain nombre de notions particulièrement pertinentes pour l’avenir. Cette notion de sobriété est essentielle. Cette société de modération aussi, car nous sommes dans un monde limité qui impose de nous fixer nous-mêmes des limites.

Le cardinal Turkson a affirmé que l’encyclique du pape François ne serait pas uniquement « verte », mais qu’elle aborderait une écologie « intégrale » ou « humaine », prenant en compte le développement de la personne. La protection de la nature est une évidence, mais n’a-t-on pas oublié l’homme ?

N. H. – Nous sommes passés d’un excès à l’autre. Si la conscience écologique se diffuse, c’est que l’homme a pris conscience qu’il est en train de jouer son propre destin. L’homme ne se mobilise pas pour les espèces par simple affection ! Il a compris que nos sorts sont liés. Nous partageons une communauté d’origine et de destin. Si je me donne autant de mal pour cette cause, c’est au nom de l’homme ! Sans le reste de la nature, l’homme ne peut survivre longtemps.

Plus on réduit la nature, plus on ampute l’homme. Demain, nous serons tous perdants ou tous gagnants. Si nous prenons à bras-le-corps la crise écologique, certaines rivalités disparaîtront entre les hommes. Mais pour cela, la famille humaine aurait avantage à se regarder depuis l’espace. La vie n’est pas la norme, elle est l’exception. C’est une sorte de miracle !

Le réchauffement climatique, c’est pour moi l’ultime injustice. Il y a vingt ans, je croyais que l’écologie était un sujet isolé. Mais j’ai vu sur le terrain les effets de l’érosion et du réchauffement. Ce phénomène pénalise en priorité les populations les plus vulnérables, qui n’ont pas bénéficié d’un progrès qui s’est fait sur leur dos ! Dans notre monde connecté, l’humiliation des hommes s’ajoute désormais à l’exploitation de leurs terres. C’est le substrat des conflits ultérieurs. Demain, des millions de personnes seront obligées de franchir les frontières : faute de légalité, elles auront pour elles la légitimité…

T. D. – Pour nous, la vie de l’homme est un don. La nature où nous vivons aussi. La conscience de ces dons nous incite à les conserver et à les transmettre. C’est une grande responsabilité de l’homme vis-à-vis de la vie, cette exception qui vient de Dieu !

N. H. – Nous avons le privilège de faire partie de cette exception. Nous sommes la partie consciente de ce don. Qu’avons-nous fait de ce privilège ? Aujourd’hui, la nature – ou Dieu – nous teste sur notre détermination.

T. D. – Le monde souffre aussi d’une fracture anthropologique. Dans de nombreux pays, beaucoup d’êtres humains n’ont pas le droit à la vie. C’est vrai en France, mais il semble plus facile de le mesurer en Inde ou en Chine, où manquent déjà 100 millions de femmes, éliminées avant la naissance. En plus des guerres climatiques, nous risquons des guerres liées au déséquilibre de la pyramide des âges de ces immenses pays.

Par ailleurs, là où l’être humain n’est pas respecté dans son droit à la vie, comment justifier le respect de la nature ? Il faut insister sur le lien entre la protection de la personne, et notamment du plus fragile, et la protection de l’environnement. Trop souvent, les lanceurs d’alerte écologique n’ont pas cette cohérence. De plus, avec son écosystème naturel, l’être humain a aussi besoin de protéger son écosystème culturel : famille, nation, histoire… Je pense surtout que la maternité est un élément clé du patrimoine de l’humanité à valoriser.

Seriez-vous prêt, Nicolas Hulot, à suivre un José Bové par exemple qui, sur des questions éthiques comme la procréation médicalement assistée ou la manipulation génétique, estime que l’on va trop loin ?

N. H. – Je n’ai pas d’avis tranché sur tout. Nous sortons d’un siècle des vanités, et il serait temps d’entrer dans un siècle de l’humilité. Jean Rostand avait prévenu : « La science a fait de nous des dieux avant de faire de nous des hommes ! » J’appelle simplement sur tous ces sujets à nous contenter de notre dimension humaine. Je ne peux dire que cette généralité, mais elle est essentielle.

T. D. – Pour vous, la question climatique est le sujet à part, majeur. Le prophète se sent seul. C’est sa vocation. Il est incompris, même des puissants qui s’intéressent à lui. Je pense que c’est votre expérience. Dans mon engagement, j’ai parfois ce même sentiment d’être incompris. Celui qui alerte sur l’imminence d’un cataclysme doit user d’une pédagogie ajustée. Sur le respect de la vie, j’essaie toujours de trouver la meilleure façon d’ouvrir les cœurs et les intelligences… Comment dire l’injustice d’une société française devenue si sélective à l’entrée qu’elle est l’une des plus eugénistes au monde ? Si une société ne se fonde pas sur le respect du plus faible, elle empêche les êtres humains d’accueillir leur part de fragilité. Or, un syndrome de toute-puissance menace autant la nature humaine que la nature qui nous environne.

Beaucoup de chrétiens sont ainsi frappés par l’incohérence du mouvement politique qui porte les problématiques environnementales. Ils se disent : pourquoi un parti qui lutte contre les OGM ne conteste-t-il pas les organismes humains génétiquement modifiés ? Comment une société peut-elle protéger ce qui entoure l’homme sans protéger l’homme ? Les lanceurs d’alerte de l’écologie nous ont fait comprendre que, en dénaturant la planète, nous étions en train de scier la branche sur laquelle nous étions assis, mais je pense que nous sommes aussi en train de scier l’homme lui-même. S’il est légitime de se demander quelle planète nous allons léguer à l’humanité, il faut désormais se demander quelle humanité nous allons léguer à la planète.

N. H. – Je vois bien le lien que vous établissez entre différents sujets au nom d’une écologie intégrale. Mon silence ne vaut pas approbation. Je crois que nous touchons ici la responsabilité individuelle, la conscience de chacun. Le sujet climatique est un sujet universel. Il engage la responsabilité de l’homme sur la Création et les espèces. C’est un moment de vérité.

T. D. – Si on ne sait pas qui est l’homme, je crains que l’on ait du mal à le convaincre de se protéger dans et avec son écosystème. Pour moi, l’enjeu de ce siècle – et je ne nie pas qu’il y en ait un autre, celui du climat –, c’est cette nécessité pour l’humanité, selon l’expression de Jacques Attali, « de définir et de protéger le sanctuaire de son identité ». Réorienter l’intelligence, la sagesse, les technologies dans le sens d’un développement en faveur de l’homme, je dis « oui ». Mais cela suppose de renoncer au fantasme d’un homme augmenté, tout-puissant, cet homme-machine que certains annoncent comme inéluctable. Nous devons renouer avec l’anthropologie du don par l’accueil du don de la vie, car nous ne sommes pas plus propriétaires de la nature que propriétaires de nos vies.

Au vu des échecs des sommets précédents, est-ce que la politique est la meilleure voie pour faire avancer la cause écologique ?

N. H. – Le sommet de Paris est l’aboutissement d’un processus initié par les Nations unies il y a plus de vingt ans. L’objectif est d’obtenir un accord global, juridiquement contraignant, signé par cent quatre-vingt-seize pays, qui nous permet de rester sur une trajectoire de 2 °C d’élévation de température. Pourquoi 2 °C ? Car au-delà, on aura du mal à régler la chaudière ! Penser que toutes ces crises ne sont solvables que par les mains des responsables politiques est une vue de l’esprit. Mais nous aurions tort de penser l’inverse ! Il faut que nous incarnions, comme disait Gandhi, « le changement qu’on a envie de voir naître ». Il faut ouvrir la voie. Si les politiques n’ouvrent pas le chemin, ce sera peut-être le peuple qui le fera, sous une forme ou sous une autre.

T. D. – La classe politique est terriblement déconsidérée, quelle que soit la qualité des hommes. Comment, avec un tel manque de crédit, peut-on changer la donne en matière de climat ? Vous dites qu’il faut voir global, universel, et je suis d’accord, mais il faut aussi voir à l’échelon de chaque personne et des groupes de personnes. Les catholiques sont très attachés au principe de subsidiarité. Ce n’est pas à l’État seul, dans une culture individualo-collectiviste, de régler la question : c’est la responsabilisation de chacun qu’il faut viser.

N. H. – Si l’écologie s’est réduite à une dimension politicienne, c’est la faute aux politiques qui en ont fait quelque chose de partisan. L’écologie est un sujet transversal, qui s’est noyé dans les grandes formations politiques. Ce naufrage vaut aussi avec les grands intellectuels. On ne les a pas trop entendus sur les méfaits d’un modèle économique qui pille la nature. On a l’impression que l’homme, contrairement aux autres espèces, est capable de se mettre lui-même en péril.

T. D. – Ce point est capital. Dans le contexte spécifiquement français, je suis surpris, et même inquiet en tant qu’initiateur du Courant pour une écologie humaine, de voir que l’écologie politique n’intègre pas l’anthropo-écologie. Nos politiques n’ont pas pris la mesure des dérives éthiques liées aux biotechnologies, alors qu’elles menacent la nature même de l’homme. La lutte contre le transhumanisme est un défi énorme, à articuler avec la protection de la planète.

Ne vaut-il pas mieux miser sur une nouvelle génération de citoyens conscients de l’enjeu écologique ?

N. H. – Si seulement nous avions trente ans devant nous, mais nous sommes dans l’urgence ! C’est vrai, il existe des forces de sagesse et de créativité qui sont en marche. Je les vois, je les sens. Mais, dans l’urgence, il faut prendre des mesures ! Est-ce que le fait de prendre des mesures va changer les hommes ? Probablement pas. Quoique. Mais ça n’empêche pas qu’il faille chercher, chacun à son niveau, un nouveau modèle social. L’individuel et le collectif, le privé et le public : nous devons jouer sur les deux leviers. Ce que je fais aussi avec ma fondation.

T. D. – Nous devons nous placer « à hauteur d’homme ». Que chaque profession puisse trouver son chemin pour avancer vers des pratiques responsables. L’enjeu est d’accompagner les personnes dans « l’urgence du long terme », en les aidant à entamer les mutations indispensables. On ne peut pas, par exemple, transformer notre agriculture aux forceps et mettre sur le carreau une profession déjà sinistrée, qui connaît le taux de suicide le plus élevé… Changer ensemble de modèle de développement, c’est très complexe. D’où l’importance de se relier  les uns aux autres pour que chacun s’interroge sur son implication et sa vocation.

N. H. – C’est là où le pape peut nous aider. Il peut faire en sorte que chacun, à un moment ou un autre, se pose ces questions existentielles – celles du sens – que l’on ne se pose plus.

Est-ce que tous les moyens sont bons pour défendre l’écologie, y compris la violence (comme à Sivens, ou à Notre-Dame-des-Landes) ?

N. H. – Il ne faut pas légitimer la violence, mais on peut comprendre l’exaspération quand on s’obstine à répéter les mêmes erreurs. Selon l’OMS, par exemple, la pollution atmosphérique tue 7 millions de personnes par an ! Le changement climatique force chaque année 30 millions de personnes à l’exil… Le barrage de Sivens est un problème franco-français. Mais il y a d’autres sources de conflits plus aigus sur la planète. On n’a pas besoin de souffler sur les braises !

L’écologie est un facteur de paix, alors que la cause des guerres entre États est proportionnelle à la détention ou non d’énergie fossile. Si chaque État demain est capable de produire son énergie à l’intérieur de ses frontières, à partir du Soleil ou du vent, on rétablira l’équité du monde. Cela n’a pas échappé au Vatican, qui a publié récemment un document sur la transition énergétique.

C’est facile d’être pacifiste quand, comme moi, on est à l’écart des injustices. Mais quand une femme découvre – dans notre monde connecté – que son enfant va mourir alors que le médicament existe de l’autre côté du fleuve ou de la frontière, elle se révolte. La vie de cet enfant n’a donc pas la même valeur ?

T. D. – C’est le même drame quand une femme découvre que son enfant est porteur de handicap à cause d’une pollution industrielle. Quelle injustice ! Je pense que la non-violence doit être intérieure. La pacification vient du cœur. Par ailleurs, toute colère authentique mérite d’être accueillie et écoutée, comme signe d’un sentiment d’injustice. Car une personne en colère a besoin d’être entendue avec bienveillance. Une fois reformulée, la colère peut déboucher sur des solutions.

Cet enjeu climatique, c’est un défi de solidarité universel, qui pourrait réconcilier l’humanité avec elle-même. C’est une magnifique responsabilité pour l’homme que d’avoir cette capacité de protéger notre écosystème, et l’humanité avec.

 

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