Naître ou ne pas naître, une mortelle discrimination

Fin juillet, un bébé a réchappé à une « intervention médicale de grossesse » à Boulogne-sur-Mer, mais l’injection de poison a fortement aggravé son état. Pour Tugdual Derville, cette affaire sordide est le symbole d’une médecine anténatale qui « marche sur la tête » (Tribune parue sur Figarovox le 08 août 2017).

Le 26 juillet 2017, une naissance à l’hôpital de Boulogne-sur-Mer a été annoncée comme un « malheureux événement ». Elle a mis en lumière l’injonction paradoxale adressée aux personnes porteuses d’un handicap : « Prenez toute votre place dans cette société où tout est fait… pour que vous n’existiez pas ! »

Étrange échec : le bébé avait réchappé à l’« interruption médicale de grossesse » (IMG). Alors que sa mère était à son huitième mois de grossesse, une IRM ayant détecté une malformation cérébrale, des médecins avaient aussitôt « prescrit l’IMG ». L’intervention consiste à provoquer la mort du fœtus menacé d’un handicap. Ici, par un « fœticide au cordon », c’est-à-dire l’injection d’un produit létal in utero, pour provoquer la mort du bébé avant de déclencher l’accouchement d’un enfant « mort-né ». Or, voilà donc que, contre toute attente, l’enfant est né vivant. Après une succession de tel chocs, on imagine le désarroi des parents au moment où les soignants prennent soin avec eux de cette vie fragile qu’ils n’ont pas réussi à arrêter.

L’annonce prénatale d’un handicap est toujours un événement violent pour les parents. Alors que chacun désire légitimement un bébé en bonne santé, il devenu difficile de résister à la proposition – parfois très insistante – d’IMG. Beaucoup de Français ignorent que l’avortement peut alors légalement intervenir jusqu’au terme de la grossesse. Mobile invoqué : « qu’il existe une forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic » (art. L. 2213-1). Dans les faits, de plus en plus des familles comme de soignants considèrent comme une faute médicale la naissance d’un nouveau-né porteur d’une anomalie. Les notions de gravité et d’incurabilité sont, de toutes les façons, sujettes à interprétation. L’injonction de « réussir son bébé », selon le slogan contestable d’une marque de puériculture, s’est généralisée. (…)

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