« Les vraies voix » Tugdual Derville sur Sud Radio, 13 septembre 2018

Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, était l’invité de Christophe Bordet, dans l’émission « Les Vraies Voix » sur Sud Radio, le 13 septembre 2018.
Il revient sur l’interview du Dr Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues (Syngof), pour l’émission Quotidien du 12 septembre, et son retentissement  médiatique.

Verbatim issus de l’émission :

« Les propos de ce médecin ne sont pas exactement ceux que vous lui avez fait dire, car il n’a pas prononcé le mot « homicide », il a répondu à une question en fin d’interview, question piège d’ailleurs, où on lui a demandé si [l’IVG] c’était arrêter une vie. »

« L’article 1 de la loi de 1975 assure « le respect de l’être humain dès le commencement de la vie, il ne saurait être porté atteinte à ce principe qu’en cas de nécessité et selon les conditions définies par la présente loi ». C’est autour du mot « vie » que le débat s’est posé : « Est-ce que c’est une vie ou pas ?  » Je crois que scientifiquement le médecin le sait. J’ai eu tout à l’heure une gynécologue au téléphone qui exerce sa clause de conscience, [droit] qui a été également reconnu ; et Simone Veil tenait énormément à ce que le médecin ne soit pas obligé de pratiquer l’IVG. »

« C’est à cela que ce médecin a répondu car il exerce sa clause de conscience, il ne fait plus d’IVG ; dans ses études, sa pratique, il se bat pour accueillir cette vie, soigner la femme, prendre soin de cette vie ; il ne peut pas faire [l’IVG], il dit « c’est mes tripes qui parlent » – une femme dirait peut-être ses entrailles. »

« J’accompagne des femmes, parfois même après l’avortement ; je suis frappé de voir, alors qu’elles n’ont plus d’accompagnement proposé désormais, malheureusement, comme ce n’est pas un acte anodin. »

« La loi a évolué énormément depuis Simone Veil, il n’y a plus le délai de réflexion d’une semaine, qui permettait à certaines femmes de résister à certaines pressions, je pense le plus souvent aux pressions du compagnon, mais aussi des pressions économiques. »

« Nous sommes dans une société où il y a un paradoxe ; d’un côté, le Ministère de la Santé dit aux femmes « Ne buvez pas d’alcool, parce ce que celui ou celle qui est là n’est plus déjà votre corps » (…) et de l’autre, on a des femmes en détresse qui sont sous la pression, je ne les juge pas, certaines recourant à l’avortement, parfois en désespoir de cause, souvent à contrecœur, jamais de façon anodine. »

« Donc la question qu’on se pose à Alliance VITA, même si nous ne sommes pas d’accord sur le principe même de l’avortement, étant pour le respect de toute vie, (…) c’est : Est-ce qu’on ne pourrait pas s’entendre pour qu’il soit prévenu ? Il faut accompagner, prévenir l’avortement par tous les moyens possibles, et écouter les femmes qui souffrent aussi. »

« Cette loi [sur l’IVG] a été modifiée à 7 reprises sous le quinquennat de François Hollande, en enlevant tout ce qui permettait la prévention de l’avortement. Par exemple, il y a une loi qui a supprimé le guide des aides aux femmes enceintes, donné à toute femme venue consulter en vue d’une IVG pour la première consultation. Nous l’avons réédité ; nous avons demandé au ministère de le rééditer, il ne l’a pas fait. Nous diffusons ce guide, les services sociaux s’en servent. »

« Aujourd’hui, c’est comme si une grossesse imprévue ou difficile, souvent très douloureuse, conduisait inéluctablement à l’avortement, alors que beaucoup de femmes aimeraient être aidées : logement, emploi, soutien du compagnon, pas de pression psychologique, pas de ces normes sociales qui pèsent souvent… Des femmes nous disent : je suis trop jeune pour avoir un bébé, parce que maintenant ce sont des femmes de trente ans qui ont des bébés ; nous les aidons simplement à accueillir en elles leur désir le plus profond, qui est très souvent d’aller au bout d’une grossesse, d’être aidées et accompagnées, plutôt que de subir une IVG à contrecœur. »

 

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