« Une rencontre qui a fait basculer ma vie dans le bonheur »

Entretien avec Tugdual Derville pour Famille Chrétienne, paru le 26 mars 2018 (6’36).
Propos recueillis par Benoît Pénicaud.

« Ma via a basculé à Lourdes quand j’avais 20 ans. J’ai rencontré Cédric, un enfant porteur d’un handicap assez lourd ; il a fait basculer ma vie dans le bonheur. Auprès d’autres personnes porteuses de handicap, j’ai toujours retrouvé le même émerveillement. C’est presque un école anthropologique ; il n’y a pas de jour où je ne réfléchis pas  à ce que ces amis handicapés m’ont apporté comme joie profonde. »

« Je parle en chrétien : je sais que la victoire de la vie sur la mort est déjà advenue ; je n’ai pas à la fabriquer ! »
[Face aux bouleversements de société],  » Il faut avoir un double regard, d’une « grave allégresse » : il y a ainsi 600 000 embryons ou fœtus conçus et supprimés chaque année dans notre pays, cela fait extrêmement mal. Mais il faut regarder aussi les progrès de la culture de vie ; il y a des prises de conscience. »

« Agir seul [pour les Etats-Généraux de la bioéthique], ce n’est pas évident. Je proposerais de signer notre  pétition au président de la République (parce que c’est lui qui ultimement décidera) ; de donner un point de vue citoyen sur le site des Etats-Généraux, avec des arguments de droit et de justice, qui prennent en compte les plus fragiles ; et sans doute si l’on veut intervenir davantage faut-il se former. »
 » Il ne faut pas se faire berner par les sujets qu’on nous impose, mais revenir aux fondamentaux qui ne sont pas traités. »

« D’un certain côté, la foi n’apporte rien d’autre que le courage [de le dire]. Les convictions liées au respect de la vie et des personnes les plus fragiles sont accessibles à toute personne de bonne volonté. Mais la foi peut éclairer sur la sacralité de la vie, (…) liée à la dignité de l’homme. »

Mais il est vrai qu’un monde sans Dieu est très vite un monde où « l’homme est un loup pour l’homme » ; l’éclipse du sens de Dieu et l’éclipse du sens de l’homme sont corrélées (Jean Paul II, l’Évangile de la vie).

« Ce qui peut nous réunir, croyants comme incroyants, c’ est l’émerveillement face à la beauté du plus fragile, cette expérience anthropologique universelle que Jésus fait lorsqu’il dit, en présence de l’Esprit-Saint, « Je te bénis, Père du Ciel et de la terre, ce que tu as caché aux sages et aux intelligents, tu l’as révélé aux tout-petits ».  Le Seigneur met dans le cœur de l’homme cet attrait pour le plus fragile, c’est comme ça qu’il manifeste la puissance de l’humanité ».

 

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