Famille : le pluriel qui tue

bertinottiMinistre déléguée chargée de la Famille, Dominique Bertinotti n’a pas tardé à ajuster le libellé de sa fonction en se proclamant dans les médias « ministre de toutes les familles ».

Les explications lapidaires de Dominique Bertinotti, membre du gouvernement Ayrault, ont enflammé Twitter  : « Il y a des formes plurielles de familles. Il faut donc pouvoir traiter de la diversité des modes de famille. » La famille au pluriel est à la mode. Sa redéfinition intègre les néologismes « monoparental » et « homoparental ». Elle se passe vo­lontiers du mariage. Cette institution clairement boudée par le nouveau chef de l’État ne semble pas entrer dans ses préoccupations, sauf pour l’accorder aux gays, leur ouvrant ainsi un droit à l’adoption d’enfants, et à la procréation artificielle, en commençant par les femmes, via l’insémination avec don­neur anonyme. Le vœu explicite des militantes d’Act up qui avaient interrompu une réunion du groupe Terra nova serait exaucé  : « On est lesbiennes, on veut du sperme ».

Ni le programme présidentiel de François Hollande, ni le programme de son parti n’en font mystère  : il ne s’agit aucunement pour le socialisme de « conserver » une institution familiale — pourtant plébiscitée par les Français — mais d’en dynamiter les repères afin de transformer la société en profondeur, dans la plus pure logique marxiste. En effet, contrairement aux idées reçues — et aux justifications avancées — l’intention est moins de s’adapter aux évolutions des mœurs, que de provoquer ces mutations. Quitte à gonfler artificiellement les statistiques des « nouvelles familles » et le nombre des enfants concernés, tout en niant leurs souffrances. Résultats  : on banalise les injustices subies par les enfants sans défense. Et ce n’est pas la moindre des contradictions du nouveau gouvernement que de se glorifier d’une parité absolue hommes-femmes tout en promettant d’abolir cette parité au sein du couple des parents.

Le choix pour le ministère de la Fa­mille d’une femme élue maire PS du quatrième arrondissement de Paris, où se situe une partie du quartier du Marais, n’a rien d’anodin. C’est en militante que la nouvelle promue a ferraillé sur Twitter pour défendre son projet d’ouvrir l’institution du mariage à deux personnes de même sexe. Paradoxe  : les sondages laissent entendre que les Français y seraient favorables mais une majorité d’entre eux continue de considérer qu’il est injuste de priver délibérément un enfant d’un père ou d’une mère. Or il n’y a pas de mariage sans possibilité d’adopter. Découpler les sujets, avancer pas à pas sur la ligne de crête de l’opinion, c’est la tactique de ceux qui veulent faire avancer leur barque sans trop faire de vagues. Mais les déclarations de Dominique Bertinotti sont déjà ressenties comme une provocation par ceux qui font de la protection des enfants une priorité. Le moment venu, l’ampleur de leur mobilisation pourrait surprendre un parti socialiste très ancré dans le parisianisme

Mais déjà les marchands d’enfants fleurissent. Un site internet dédié à la « co-parentalité » propose ouvertement « une solution simple et pragmatique entre personnes voulant vivre la plus belle aventure qui soit  : avoir un enfant et l’élever… sans avoir à supporter les contraintes du couple. » Pour 12 € par mois, il revendique 9323 inscrits en France, dont 30% homosexuels. Quant aux militants purs et durs du lobby du gender, ils préparent déjà l’étape suivante en poursuivant leur agitprop. Leur leader Daniel Borrillo ajuste son ton selon ses cibles  : dans Le Monde du 14 mai, il signe en simple « juriste » une tribune argumentée en faveur du mariage homosexuel, « une avancée nécessaire ». Mais le 14 mars 2012 sur le site du magazine Yagg, c’est en signant « juriste engagé » qu’il se prononçait carrément en faveur de l’abolition du mot sexe. Les êtres humains sont à ses yeux victimes d’une « assignation » abusive à leur naissance  ; Borrillo réclame donc « la cécité de genre en droit » pour obtenir « l’accomplissement du genre humain universel, c’est-à-dire, au-delà de la condition sexuée des individus ».

Quant à Lionel Labosse, enseignant et écrivain, c’est un « contrat universel à plusieurs plutôt qu’un mariage à deux, fût-il gay » qu’il réclame dans une tribune instructive que le site lemonde.fr publie le 18 mai 2012  : on y trouve pêle-mêle la promotion du « trouple » ou « ménage à trois » et la condamnation du « mariage monogame » qualifié de « biphobe » (il empêcherait les bisexuels d’assumer leur double orientation)… à ses yeux, ce « contrat universel à trois ou quatre constituerait un cadre idéal pour ce qu’on appelle l’homoparentalité ». Pas sérieux  ? Oh que si  !

 

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