Féminisme : nom masculin (26 juin 2020)

Je suis un homme. N’y étant pour rien, je n’en tire ni fierté, ni honte. Je ne vais pas m’en excuser. Pourtant, maintes fois dans les médias, des femmes ont voulu me décrédibiliser avec le seul argument de mon genre : « En tant qu’homme, vous n’avez rien à dire sur la maternité. » Alors que je tentais d’élucider cette posture, une universitaire m’a lancé : « Vous ne pouvez pas comprendre, vous êtes un dominant. » Une autre féministe s’est plaint d’être « défavorisée » dès le départ, parce que née sans l’organe qu’elle désignait chez moi, en direct, de façon crue. Comme si la différence homme-femme n’était que génitale. Comme si être un homme ne présentait que des avantages. Une troisième interlocutrice m’a affirmé : « C’est toujours l’homme l’agresseur, le maltraitant, jamais la femme. » Que la virilité puisse être engagée, forte, protectrice était récusé.

Avez-vous noté comment cette transposition de la lutte des classes à une guerre des sexes se décline autour du racisme ? Ceux qui se disent dominés expriment une rancœur victimaire, jusqu’à l’outrance, voire la vengeance qu’ils nomment rééquilibrage, juste retour des choses, justice. La « candidature » récente d’une femme à l’archevêché de Lyon entre dans cette logique. Alors que l’Église, dans sa sagesse, écarte depuis longtemps toute idée de candidature à l’épiscopat, au nom du sain principe « on ne s’envoie pas tout seul », cette femme singe les hommes en projetant une image dégradée de la désignation épiscopale, comme si elle résultait d’une conquête, d’un rapport de force.

Faut-il pour autant récuser le féminisme ? Bien sûr que non ! Sur la planète, des dizaines de millions de petites filles sont privées d’accès à l’éducation, à la santé, à la liberté… Leur destin est un véritable scandale contre lequel nous n’avons pas fini de lutter. Pour autant, une « discrimination positive » en faveur des femmes est-elle légitime, ici ? Non plus. En politique, dans l’entreprise, dans l’Église même, je vois se multiplier des situations où – à compétence égale – on promeut toujours​ une femme plutôt qu’un mâle. Où l’on préfère même – en conscience – en choisir une moins compétente, par peur d’être taxé de machisme. Est-ce une victoire pour ces femmes ? N’est-ce pas plutôt dégradant pour celles qui sont promues ​à cause de leur sexe ? Même constat pour tant d’hommes, discriminés pour la seule raison qu’ils ont eu le tort de naître du mauvais côté du genre.

J’estime pour ma part que le vrai féminisme est l’affaire des hommes autant que des femmes. C’est d’ailleurs un mot masculin.

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