Sécurité, liberté, justice (11/01/2019)

Je voudrais partir aujourd’hui de trois besoins vitaux.

Le premier, c’est la sécurité. Nous voulons vivre en paix. Or, chacun voit que l’insécurité monte : plus seulement à cause de certaines zones de non-droit des quartiers, ou du terrorisme qui menace l’Hexagone, mais aussi du fait des violences civiles liées à l’insurrection surprise des gilets jaunes, victimes d’une indéniable fracture socio-géographique. Et voilà le sentiment d’insécurité des Français aggravé par l’incertitude quant au dénouement de cette crise.

Le second de nos besoins essentiels est la liberté. Celle d’aller et venir, de s’exprimer. Un jour, un chauffeur de taxi m’a dit avoir quitté la Chine, parce qu’il y était interdit d’avoir plus d’un enfant. Il m’a cité un proverbe : « Là où il y a la liberté, l’oiseau fait son nid ». Or, voilà que l’enjeu brûlant de l’ordre public – au nom de notre besoin de sécurité – risque de fragiliser certaines libertés.

Enfin, nous avons tous besoin de justice. Nous le savons : « Il n’y a pas de paix sans justice. » Le sentiment d’injustice génère la colère, qui provoque les accès de violence. Ceux qui manipulent la colère savent l’attiser. Mais il faut aussi la comprendre : j’ai réécouté les paroles de l’abbé Pierre qui dénonçait la violence de ceux qui veulent la paix alors que leurs assiettes débordent, quand tant d’autres n’ont rien à manger ! Il m’a fait penser à un mot d’Emmanuel Mounier : « Je préfère le désordre à l’injustice ». Certains s’affolent aujourd’hui du désordre. Mais que ne se sont-ils affolés devant la gravité des injustices ? Car l’injustice est incompatible avec la paix.

Pour ma part, j’aime la vie, ma famille, la nature,… et ma tranquillité. Mais en raison de mon engagement pour le respect de toute vie humaine, je n’ai jamais eu le sentiment de vivre dans un pays en paix. Le tout premier des droits de l’homme est le droit à la vie. Or, chaque année en France, cinq cent mille êtres humains sont conçus et supprimés en toute légalité, sans avoir vu le jour, au nom de la médecine. Cela ne se voit pas, ne fait pas de bruit, reste caché dans le déni, et noyé dans pas mal de larmes. Mais pour ces innocents sans-voix, l’atteinte à la sécurité, à la liberté et à la justice n’en est que plus flagrante. C’est en pensant à tous les plus fragiles, et à ceux qui souffrent de leur absence, que je participerai à l’Université de la vie d’Alliance VITA sur le thème « La vie, à quel prix ? » quatre lundis à partir du 14 janvier, ainsi qu’à la Marche pour la vie du dimanche 20, paisiblement.

 

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