« La bioéthique risque de devenir l’art de dissoudre la morale dans le relativisme »

BURGER / Phanie / AFP

Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a présenté ce 4 avril un bilan d’étape des États généraux de la bioéthique. Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, détaille pour Aleteia sa vision des débats qui s’achèveront le 30 avril.
Il répond aux questions d’Agnès Pinard Legry (article paru le 5 avril 2018).

Aleteia : Près de 10 000 personnes ont participé aux États généraux de la bioéthique sur le site Internet dédié qui compte en parallèle 75 000 visiteurs uniques et 9 700 participants qui ont déposé 24 000 arguments… Êtes-vous satisfait, à titre personnel et au titre de délégué général d’Alliance VITA, de cette participation?
Tugudual Derville : Si la participation à ces États généraux est à la fois forte et ultra-minoritaire, ce qui est surtout marquant c’est de voir un tel décalage entre les transgressions que certains ont annoncées – légalisation du suicide assisté, PMA pour toutes… – et la manière dont les citoyens se positionnent, dans les faits, sur ces sujets. Lors de ces débats, on peut constater de vraies tensions entre ceux qui voudraient tirer la loi vers ces transgressions et les nombreuses questions juridiques et éthiques que se posent les citoyens. Il existe un profond décalage entre ce que certains sondages d’opinion laissaient entendre et la réalité de ce qui est dit dans ces États généraux (…). Mais dans la réalité des débats, on constate que si spontanément les Français disent oui à tous ces droits nouveaux, il suffit d’aller plus loin dans la discussion comme l’impact de tels droits sur les enfants pour que leur opinion évolue. L’équilibre des convictions s’est fait au profit des droits des plus fragiles ! Les débats permettent ce retour au bon sens, ils permettent de sortir d’une posture émotionnelle traduite par les sondages et d’avoir des raisonnements qui pèsent sereinement le « pour » et le « contre » en fonction des droits universels de la personne.

Plus globalement, quel regard portez-vous sur ces États généraux ?
Là où ces États généraux sont une réussite, c’est qu’ils ont le mérite de revenir au réel ! Mais encore faut-il que le pouvoir politique le reconnaisse et que ces États généraux ne soient pas détournés du but qui leur a été assigné, à savoir écouter ce qui est dit ! (…)

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