Face à l’intimidation (16 novembre 2018)

 

Hier, j’étais de sortie, sous la Grande-Arche de la Défense. Nous lancions avec Alliance VITA une campagne d’alerte et de mobilisation dans 70 villes. 70 rassemblements simultanés motivés par la révision de la loi bioéthique. Le jour même, Marlène Schiappa affirmait que la PMA serait légale et gratuite pour toute femme célibataire ou vivant à deux. Gratuite, donc financée par l’impôt puisque : « C’est l’Etat qui paye ! »

Comme 93% des Français, j’estime que le père a un rôle essentiel à jouer pour les enfants. En tant que père, je sais que nous sommes trop souvent défaillants, mais qu’il n’est pas juste de priver certains enfants de toute référence paternelle. Notre campagne s’intitule « Touche pas à mon père ! » avec comme slogan « PMA, jamais sans papa ». Elle veut garantir aux enfants de demain qu’ils ne seront pas artificiellement conçus sans père…

Nous sommes en démocratie, et il est tout à fait légitime, bien sûr, d’être en désaccord avec ces convictions ; j’ai l’habitude de débattre en paix avec des contradicteurs. Mais toute démocratie protège la liberté d’expression et de manifester. Cette liberté est simplement encadrée par une déclaration préalable, pour que les forces de l’ordre puissent assurer la sécurité de tous. Et c’est là que le bât a blessé.

Sur les 70 villes où nos délégations voulaient se rassembler, 17 ont fait l’objet d’appels à contre-manifester, lancés par des groupuscules sur les réseaux sociaux, sans déclaration préalable, donc en toute illégalité. Contactée ici ou là, la police a eu des réactions contrastées. Du « Ne vous en faites pas, on sera là ! », à « Nous ne garantissons pas votre sécurité ! » Résultat, si la plupart des rassemblements se sont tenus paisiblement, ils ont été perturbés dans 17 villes, parfois gravement : cris, insultes, arrachage de discours, vol de matériel, crachat et même une gifle administrée à une femme enceinte de 8 mois ! Qu’en conclure ?

Le président Macron a promis un débat apaisé : on en est loin. La violence impunie de certains n’est-elle pas à mettre en parallèle avec leur revendication qui récuse toute limite, toute frustration ? Dans la société individualiste, chacun veut faire triompher sa loi du plus fort.

Quant à nous, nous ne pouvons ni nous taire, ni nous terrer. Nous ne voulons pas qu’un enfant de demain nous demande « Qu’as-tu fait de mon père ? » Sans jamais céder à la violence, la conscience de la gravité de ce qui est en jeu nous appelle à un surcroît de mobilisation tenace. Nous ne nous laisserons pas intimider.